Différente du danger, qui lui est réel, la peur psychologique se nourrit de notre imaginaire. Pour illustrer cette différence, rien de tel qu’un scénario*…
Imaginez que vous partez, seul(e), randonner en montagne.
Après 2h de marche, au détour d’un virage, vous apercevez que le chemin devient tout petit, à peine 50cm de large et qu’il est au bord d’un précipice de 100m de vide. Là, il y a un danger : vous pouvez glisser et tomber. Le danger est réel, vous le voyez très bien !
Vous décidez de revenir sur vos pas pour prendre un autre sentier. Vous arrivez ensuite sur une vaste plaine. L’herbe est verte, le soleil brille, quelques oiseaux sifflent. Alors que vous marchez tranquillement, vous commencez à vous remémorer ce précipice. Vous le revoyez, vous pensez à sa dangerosité et au risque qu’il représente. Vous vous imaginez en train de marcher près de ce précipice. Sans que vous vous en rendiez compte, la peur s’installe avec des scénarios qui sont en train de se mettre en place dans votre esprit.
Puis vous apercevez au loin le sentier qui monte. Vous commencez à espérer qu’il n’y a pas le même type de passage dangereux. Et vous imaginez ce qui pourrait se passer si vous vous retrouviez à nouveau face à ce même type de danger. Au fur et à mesure, sans que vous vous en rendiez compte, votre souffle devient plus court, votre thorax se comprime et votre front se tend légèrement. Puis, vous réalisez que vous êtes seul(e), vous n’avez prévenu personne que vous alliez faire une randonnée. Quelques minutes plus tard, vous vous apercevez que votre téléphone n’a pas de réseau. S’il vous arrive quelque chose, vous ne pourrez contacter personne. La peur s’installe de plus en plus dans votre esprit, dans votre corps… Vos pensées ne concernent plus que cette appréhension. Vous apercevez dans le ciel un tout petit nuage gris. Vous vous dites que si un orage arrivait, vous seriez bien mal en point…
Bon, inutile d’aller plus loin, vous l’avez compris : vous êtes complètement pris dans la peur et dans l’imaginaire. Alors que dans l’instant présent, il n’y a rien à craindre et il n’y a aucun danger. Vous marchez sur une plaine magnifique, le soleil brille et les oiseaux chantent.
Un mental qui imagine…
Voici la différence entre le danger, qui est bien réel, et la peur qui est psychologique et imaginaire. La peur psychologique n’a rien à voir avec la peur ressentie face à un danger réel et immédiat. La plupart de nos scénarios de peurs sont créés par le mental qui imagine. Il imagine ce qui pourrait arriver en nous référant au passé. Comme le dit Eckhart Tolle (Le pouvoir du moment présent), « ce type de peur concerne toujours quelque chose qui pourrait survenir et non pas ce qui est en train d’arriver. Vous êtes dans l’ici-maintenant, tandis que votre mental est dans le futur. »
Un thérapeute peut vous aider à prendre conscience de vos peurs, où elles s’enracinent dans votre histoire. Il vous aidera également à prendre du recul avec ce mental qui imagine. La relaxation, la méditation et la respiration sont des moyens utiles pour cela.
* Source du scénario : Jean-Bruno Falguière, psychanalyste, écrivain et conférencier.
Découvrez mon parcours et le type d’accompagnement que je propose.
Pour aller plus loin :
– « Le pouvoir du moment présent », Eckhart Tolle
– « La peur, origine de nos maladies », Seymour Brussel
– Vidéo « Pourquoi croyons-nous à nos peurs ? », Jean-Bruno Falguière