Théorie de l’attachement : des liens dans l’enfance qui se reproduisent à l’âge adulte

Théorie attachement La théorie de l’attachement permet de comprendre, entre autres, comment nous sommes en relation avec les autres à l’âge adulte, et ce à partir des éléments de l’enfance. L’attachement est ici considéré comme le lien affectif entre un enfant et sa figure d’attachement principale (en général la mère ou le père).

Le principe de base de la théorie de l’attachement est qu’un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue. Il s’agit souvent de la mère ou du père qui fait office de figure d’attachement principale. Mais cela peut-être aussi un grand-parent, une nourrice quand les parents ne sont plus là. C’est ainsi que l’attachement est nécessaire pour l’évolution psychologique de l’enfant. Le lien d’attachement est la recherche de proximité en cas de peurs.
Ses premières relations avec sa figure d’attachement principale vont être intériorisées et être ensuite généralisées à l’adolescence et à l’âge adulte.

La théorie de l’attachement a été développée par le psychiatre et psychanalyste John Bowlby au milieu du 20e siècle puis a été enrichie par les travaux de la psychologue Mary Ainsworth. Bowlby a fondé ses travaux en explorant de nombreux domaines tels que la théorie de l’évolution, la théorie de la relation d’objet, l’analyse systémique, l’éthologie et la psychologie cognitive.

Sans rentrer dans l’explication complète et passionnante de la théorie de l’attachement, voici ci-après les différents styles d’attachement.

Les différents styles d’attachement

Il convient de noter que ce sont des généralités et des indications qui sont utiles pour mieux se connaître et avancer dans la compréhension de nos comportements. Attention à ne pas apposer des jugements rapides et à ne pas ajouter de la culpabilité à ce que vous vivez… Ainsi l’aide d’un professionnel de la psychologie, ayant étudié la théorie de l’attachement, est un atout utile pour vous éclairer.

Attachement « sécure »

La figure d’attachement principale (généralement la mère ou le père) est sensible aux émotions et besoins de l’enfant. Elle soutient l’enfant et fait preuve de stabilité. Elle réagit directement et répond de manière adaptée.
L’enfant se sent en sécurité et confiant pour explorer l’environnement. Il pleure peu. Il développe petit à petit de l’autonomie et de la confiance en ses capacités.
À l’âge adulte, il a un attachement sécure et fait preuve d’autonomie. Il est investi dans la relation amoureuse, recherche un équilibre entre donner et recevoir. Il ne se sent pas menacé et a confiance en l’autre et dans le lien.

Attachement « insécure évitant »

La figure d’attachement principale se montre distante, réagit peu voire même rejette l’enfant. Elle réagit avec colère et punit facilement.
L’enfant recherche à minimiser ses besoins d’attention. Il manifeste peu de comportements affectifs. Il développe du stress et de la peur. Il est peu affecté par la séparation et refuse parfois la proximité.
À l’âge adulte, il met de la distance dans ses relations, de peur d’être envahi. Il a des difficultés à exprimer ses émotions. Il a besoin de beaucoup de temps pour faire confiance. Il a tendance à se renfermer et à éviter le conflit.

Attachement « insécure ambivalent »

La figure d’attachement principale se montre parfois indifférente, parfois sensible. Ses réponses sont parfois adaptées, parfois inadaptées. Son comportement n’est pas toujours cohérent.
L’enfant montre de la colère, contrôle difficilement son impulsivité. Il ne se sent pas en sécurité.
À l’âge adulte, il est souvent dans une dépendance affective et va rechercher le « fusionnel ». Il cherche à maintenir le lien quoiqu’il arrive et quel que soit le prix. Il entretient le conflit et est très démonstratif en cas de tristesse.

Attachement « insécure désorganisé »

Cela concerne une faible part de la population. C’est un mélange des 2 comportements précédents, évitant et anxieux-ambivalent. La figure d’attachement principale se montre excessive, réagit de façon imprévisible et montre fortement des comportements contradictoires.
L’enfant ressent parfois de la peur, parfois de la tristesse. Il va rechercher de la sécurité chez des inconnus. Il est parfois passif, et parfois éprouve de la colère. Il recherche la fuite, mais aussi la proximité.

Ces différents styles d’attachement ont une influence à l’âge adulte, que ce soit dans la relation amoureuse, la vie professionnelle, la parentalité, la santé, la réaction au stress.

Découvrez l’accompagnement que je propose et le déroulé d’une séance.

Pour aller plus loin :
– « L’attachement, un instinct oublié », Yvane Wiart
Conférence sur Youtube de la pédopsychiatre Nicole Guédeney

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